Politique

Suspension des ONG : La mise au point du Minat

Il l’a fait lors d’une conférence de presse organisée le 10 décembre.

Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), a expliqué les raisons qui l’ont amené à suspendre les activités de cinq organisations non gouvernementales (ONG) et organisations de la société civile (OSC) au Cameroun. Au cours d’une conférence de presse donnée ce 10 décembre 2024. Selon le ministre, cette interdiction est justifiée par un arrêté intervenu à la suite d’une dénonciation de l’Agence nationale des investigations financières (Anif), qui soupçonne des flux de fonds d’une valeur de plusieurs milliards Fcfa ayant été versés à ces ONG. Ces structures sont accusées de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Les ONG suspendues sont : le Réseau d’organisations de défense des droits de l’homme en Afrique Centrale (Redhac), Reach Out Cameroun (ROC), la L.M Nanje Foundation Inc et l’Association charitable socioculturelle. Ces organisations sont particulièrement actives dans les domaines de l’aide humanitaire, du développement et de la promotion des droits humains.

La suspension est due à une surveillance accrue des ONG au Cameroun. Paul Atanga Nji a souligné l’importance pour toutes les organisations opérant dans le pays de se conformer strictement aux lois nationales, en particulier en ce qui concerne la gestion financière et la transparence. Le gouvernement a aussi fait part de son intention de renforcer les mécanismes de contrôle, y compris en effectuant des audits réguliers de toutes les ONG présentes sur le territoire. «Les terroristes passent par les ONG pour financer leurs activités. Il faut mettre un terme à cette situation», a-t-il asséné. «Les montants reçus par ces ONG ne cadrent pas avec leurs objectifs. Il faut mettre fin à la tolérance administrative. Il est également question de rappeler à ces OSC et ONG qu’il existe un cadre légal encadrant leurs activités», ajoute-t-il. Pour lui, la suspension de certaines associations et organisations non gouvernementales n’avait rien à voir avec la limitation des libertés publiques comme le véhiculent certains leaders politiques et associatifs. Le patron de la territoriale signale également des manquements aux dispositions légales encadrant les organismes à but non lucratif.

Quelques heures avant cette mise au point du ministre, Me Alice Nkom, avocate et présidente du conseil d’administration du Redhac, avait brisé les scellés apposés sur les locaux du Redhac. Cette action de défiance a rapidement entraîné sa convocation par le préfet du Wouri.

Il est important de préciser que l’Anif, dont des actes sont cités par le Minat comme bases de décisions, est un service public de renseignement financier rattaché au ministère des Finances. Créée le 31 mai 2005, elle a pour mission de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Par Jean Akoum Amiri

LDS

L'Oeil du Sahel est le quotidien spécialisé dans l'actualité du Nord-Cameroun. Son directeur de publication est Guibaï GATAMA

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