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Amine Homman Ludiye, DG d’Eneo: «Les problématiques de l’électricité trouvent leurs origines à plusieurs niveaux»   

Quel sens donnez-vous à cette cérémonie de remise de médailles au personnel ?

C’est toujours un plaisir pour nous de venir ici dans la région de l’Extrême-Nord. C’est avec émotion que je me rends dans cette région. Le soutien constant des autorités nous accompagne dans nos actions. Aujourd’hui, nous fêtons une double célébration, à savoir les médailles et l’inauguration de l’agence régionale Eneo pour l’Extrême-Nord. Les médailles, c’est la reconnaissance du travail et leur engagement, leur professionnalisme, et pouvoir leur rendre hommage ainsi qu’à leurs familles dans cette cérémonie de remise de médailles d’honneur et de travail. C’est un acte hautement symbolique, mais au-delà de cela, hautement important. Parce que cela démontre la considération que l’entreprise porte à ses agents, à ses experts et professionnels qui, jour et nuit, œuvrent pour le service public de l’électricité. Je considère qu’il est du devoir de l’entreprise de pouvoir honorer ses agents. Ça, c’est le premier point. Le second point, cette seconde occasion de célébration aujourd’hui, c’est l’inauguration du nouveau siège régional d’Eneo Extrême-Nord. C’est un accomplissement. Je tiens à remercier les équipes qui ont été mobilisées pour la réalisation de ce bâtiment. Je tiens également à remercier les autorités pour leur soutien. C’est également le témoignage de la transformation de l’entreprise, de sa volonté de pouvoir assurer un accès à l’électricité le plus large possible auprès des populations, mais également de leur offrir un cadre moderne, adapté pour les accueillir, pour répondre à leurs besoins, répondre à la problématique, mais également pour donner aux agents de l’entreprise des conditions de travail adéquates pour leur permettre d’exercer leur métier en toute sécurité et dans le confort nécessaire.

Vous avez vécu en direct la coupure de l’électricité en pleine cérémonie. C’est le quotidien des populations. Êtes-vous surpris par cette situation ?

C’est votre quotidien. C’est le mien également. Vous savez, les problématiques de l’électricité trouvent leurs origines à plusieurs niveaux. D’abord, l’électricité, c’est un secteur complexe qui regroupe différents acteurs. Vous avez la production de l’électricité, vous avez le transport de l’électricité, ce qui fait qu’il faut bien transporter l’électricité de l’endroit où elle est produite à l’endroit où nous allons la consommer. Et puis vous avez enfin la distribution de l’électricité dans les villes et les villages. Donc, quand nous avons une coupure d’électricité, il peut y avoir plusieurs origines. Soit un défaut de production. Et grâce à Dieu, dans les régions septentrionales, depuis deux à trois ans maintenant, nous avons des conditions hydrologiques qui garantissent une production hydroélectrique du barrage de Lagdo. Nous avons également, sous l’impulsion du gouvernement, inauguré dans la région de l’Extrême-Nord la plus grande centrale solaire de l’Afrique centrale, qui est une référence au Cameroun, mais également dans la sous-région, et qui vient contribuer à produire de l’électricité. Vous avez ensuite le transport. Et là encore, il y a des contraintes qui peuvent conduire à ce que le transport ne se fasse pas dans les meilleures conditions possibles. Mais nos collègues de Sonatrel, avec qui nous travaillons conjointement, peuvent également essayer d’améliorer les choses dans ce domaine. Et puis vous avez la distribution, qui peut avoir des avaries, parce que, encore une fois, l’électricité, c’est un secteur complexe. Donc, il peut y avoir soit une fragilité du système, soit des intempéries qui viennent perturber les services de l’électricité. Néanmoins, les choses s’améliorent, les choses doivent continuer à s’améliorer, et les hommes et les femmes d’Eneo travaillent jour et nuit à l’amélioration de ce service de l’électricité. Et quand il y a des coupures, sachez que nous sommes les premiers concernés et nous sommes les premiers à comprendre quelle est la gêne que cela procure à la population. Donc, nous faisons tout pour limiter au maximum ce genre de contraintes.

Vous présentez les compteurs prépayés comme une solution moderne. Mais leur acquisition est un véritable calvaire. Qu’est-ce qui cause problème ?

Vous avez souligné un problème effectivement important : les compteurs prépayés. Nous avons à peu près 850 000 compteurs prépayés installés dans le pays. Un accompagnement a été mis en place par le gouvernement pour déployer deux millions de compteurs supplémentaires. Le compteur prépayé, c’est un outil que nous souhaitons développer au maximum pour plusieurs raisons. La première, c’est que cela permet à chacun de pouvoir gérer son budget. Cela permet à chacun de pouvoir avoir une maîtrise de sa consommation d’électricité et cela permet à chacun d’être responsable de sa consommation d’électricité. Ensuite, cela permet à chacun d’éviter d’être obligé de se rendre dans les agences Eneo, d’être obligé de passer du temps pour aller payer sa facture. Cela permet ensuite d’éviter le système de facturation, qui, parfois, est fastidieux et entaché d’erreurs. Le compteur prépayé permet de limiter tout cela. Nous avons malheureusement un nombre de nos clients qui payent en retard, voire ne payent pas leurs factures. Donc, le compteur prépayé est une solution moderne à laquelle l’entreprise attache de l’importance. On ne peut pas développer les compteurs prépayés partout, parce qu’il y a deux conditions au moins pour avoir un compteur prépayé. Il faut que, d’une part, il y ait un niveau de tension de qualité, car si la tension est trop basse, le compteur ne fonctionnerait pas, ce qui est un problème. Et puis, deuxièmement, il faut que le réseau de télécommunication soit aussi adapté. Parce que dans les zones reculées où le réseau de télécommunication ne pénètre pas, eh bien, les échanges ne peuvent pas se faire. Sinon, nous sommes évidemment favorables au développement de cette technologie.

Propos recueillis par Jean Areguema

LDS

L'Oeil du Sahel est le quotidien spécialisé dans l'actualité du Nord-Cameroun. Son directeur de publication est Guibaï GATAMA

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