Ses proches le disent réservé. Une réserve qui frôle même la timidité. Peut-être en raison de certaines valeurs qu’il incarne, au vu de son statut sur le plan traditionnel. Aboubakary Halilou, le nouveau Secrétaire général de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac), est en fait prince de Petté, une
localité située dans le Diamaré, région de l’Extrême-Nord. «C’est un monsieur qui sait ce que veut dire parler. Voyez comment il a été, à un moment donné, traité dans certains journaux, en relation avec ses fonctions à la Société de recouvrement des créances (SRC). Jamais, il n’a cherché à dire quoi que ce soit.
C’est sa personnalité», explique un de ses proches. «Il est prince à la fois de Maroua et de Petté. Actuellement, c’est son petit frère qui est lamido de Petté», renseigne une source. Svelte, de teint clair, M.
Halilou selon ceux qui le connaissent, est loin des arènes politiques où l’intrigue, les bassesses de tout genre, s’observent au quotidien. Il n’est non plus porté vers les salamalecs qui sont le lot de plusieurs hommes politiques. C’est plutôt un homme de dossiers. En 2005, le chef de l’Etat le nomme Directeur général de la SRC. Il a pour mission de recouvrer les créances auprès de plusieurs entités. Il l’a fait
pendant une décennie, sans tambours ni trompettes. Il est d’ailleurs habitué de ce type d’environnement. Lui qui a été Directeur général adjoint du Crédit Lyonnais du Cameroun, devenu plus tard Crédit agricole, avant d’être racheté par le groupe marocain Attijariwafa. Le Cameroun peut donc, à travers cette nomination, se féliciter des résolutions de la dernière session de la commission des chefs d’Etat et de
gouvernement de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) qui s’est tenue à Libreville au Gabon le 07 mai 2015. Parmi ceux qui ont été nommés à d’importants postes de responsabilité, se trouve Aboubakary Halilou, le tout nouveau gendarme de l’activité bancaire au sein de la Cemac. C’est une personnalité peu connue du landernau politique du Cameroun, mais qui a pourtant occupé des postes stratégiques dans son pays. Il a par exemple, été ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Sa nomination à la Cobac est le couronnement d’un parcours linéaire, diront certains dans le monde de la finance qui n’aime généralement des bruits.
