
Selon le dernier rapport de l’Institut national de la statistique (INS) sur l’évolution des prix à la consommation finale des ménages au Cameroun, la ville de Maroua se positionne comme celle ayant le taux d’inflation le plus élevé (7,4 %) à la fin du mois de juin 2024. La capitale régionale de l’Extrême-Nord déclasse ainsi Ngaoundéré qui a occupé cette place trois mois consécutifs. La capitale régionale de l’Adamaoua n’a évolué que d’une place, et occupe devient donc la 2ème ville la plus chère avec un taux de 7,1%, suivie de Douala (6,3%). Le top 5 est complété par Garoua (5,1%) et Buea (5,2%). Par ordre, suivent Yaoundé et Bertoua (5,3%), Bafoussam (5,4%) et Ebolowa (5,8%). Bamenda conserve sa position de ville avec le taux d’inflation le moins élevé (3,6%).
Globalement, entre mai et juin 2024, l’inflation s’est accrue de 0,4%. Entre juin 2023 et juin 2024, elle a atteint un taux moyen de 5,7% au Cameroun, selon le rapport de l’INS publié le 15 juillet dernier. Ce taux, fait remarquer l’organisme en charge de l’élaboration des statistiques officielles au Cameroun, est au-dessus du seuil de tolérance de 3% fixé par la Cemac. D’après le statisticien national, cette hausse se justifie par «la progression de 7,6% des prix des produits alimentaires et de 14,9% des coûts de transport», peut-on lire dans le rapport.
Parallèlement, «en glissement annuel, en comparaison avec le même mois en 2023, l’augmentation est de 4,3% principalement imputable à la hausse de 5,2% des prix des produits alimentaires et de 11,2% des coûts de transport», explique l’organe d’après lequel cette hausse des prix est en repli progressif depuis un pic de 8,5% en mars 2023. Aussi, «suivant l’origine des produits, l’inflation est principalement due à des facteurs internes car les prix des produits locaux ont augmenté de 6,1% tandis que ceux des produits importés n’ont connu qu’une hausse de 4,5% sur la même période», justifie l’INS.
Ces données actualisées viennent corroborer celles de l’Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam5) publiées en avril dernier. Dans ce rapport, l’INS déclarait que près de deux Camerounais sur cinq (soit 37,7%) vivaient en dessous du seuil de la pauvreté, estimé à 813Fcfa par jour et par personne. «Avec ce seuil, ce sont environ dix millions de personnes qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté en 2022, pour une population totale estimée à environ 27 millions d’habitants», précisait l’organe.
Par Ornella Mabah (Stg)