Seize grands défis attendent Mahaman Abba Mala, le nouveau délégué régional du ministère des Marchés publics, qui a été officiellement installé le vendredi 8 mai 2015 à la salle des réunions du lycée classique et moderne de Ngaoundéré. Lui qui remplace à ce même poste Hamassewo Saïdou, muté dans la région du Littoral, aura du pain sur la planche. Entre autres charges, le tableau affiche le non-respect par certaines commissions des délais de passation des marchés, pourtant rendus plus contraignants par la réforme qui les fait passer de trois mois à deux mois dix jours ; les maîtres d’ouvrage qui ne font pas préparer et soumettre à temps à l’autorité contractante, les dossiers d’appel d’offres pertinents, assortis d’études complètes et actualisés ; les contrôleurs financiers qui ne s’empressent pas, pour des raisons
inavouées, d’apposer leur visa financier et qui prennent parfois des semaines, voire plus, pour faire ce
que d’autres font en 72 heures. Ce sont là, quelques irrégularités auxquelles le nouveau délégué régional doit trouver des solutions immédiates. L’autre phase de la chaîne de la dépense publique à observer de près pour aboutir à une consommation satisfaisante du Bip, c’est l’engagement et le paiement des dépenses, après la contractualisation d’une commande publique. «Les pouvoirs publics jouent aussi un rôle négatif dans la passation des marchés publics», nous renseigne une source interne à la commission régionale de passation des marchés publics. Le non-respect des procédures, l’incivisme, les trafics d’influences et la corruption sont ces fautes commises par les fonctionnaires, au bénéfice de leurs intérêts
égoïstes. Selon certaines indiscrétions, les marchés publics représentent un caillou dans la chaussure des
pouvoirs publics. Même si entre acteurs, l’on se jette mutuellement le tort. Sur cet ensemble de défaillances, Mahaman Abba Mala doit y veiller, dira en substance le gouverneur de la région de l’Adamaoua ; lequel n’a pas manqué d’appeler toutes les parties prenantes à plus de responsabilité et
de patriotisme, surtout, quand l’ère du temps l’exige. Avant de donner quelques recommandations au nouveau promu, il a été prescrit à ce dernier «de combattre vigoureusement le non-respect des plans de passation des marchés publics, arrêtés lors des conférences de programmation». Par ailleurs, le gouverneur Abakar Ahamat a insisté sur le respect des dates de passation des marchés, dont le décalage se répercute aussitôt sur la consommation des crédits.
