Maroc 2025 : Une qualification rare des Lions indomptables, pour être saluée
Après quatre journées, le Cameroun a obtenu son ticket qualificatif pour le tournoi final.

Le Cameroun est qualifié pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Opposés au Kenya le 14 octobre dernier à Kampala, les Lions indomptables ont longtemps bataillé pour trouver la faille. Après une première période nulle et vierge, c’est Boris Enow sur coup franc, qui a su trouver la faille peu après l’heure de jeu (63e). Avec cette victoire 1-0, le Cameroun consolide sa première place dans le groupe J avec cinq points d’avance sur le Zimbabwe et six unités sur le Kenya. Cela permet de valider officiellement la qualification du Cameroun pour la CAN 2025 qui se déroulera au Maroc, plus d’un an avant le début de la compétition, avec encore deux matchs à jouer. Une chose devenue très rare.
Marc Brys
Cette victoire a été saluée par plusieurs Camerounais, notamment, avec l’arrivée de Marc Brys au poste de sélectionneur des Lions Indomptables. «Ouf ! Qualifiés pour la CAN plus d’un an avant la compèt. Ouf ! Y’aura pas les si.. si.. si..», commente Rodrigue Tongué, rédacteur en chef de Canal 2 international sur le réseau social facebook. C’est que, depuis quelques années, les coéquipiers de Vincent Aboubakar ont habitué leurs supporters à d’autres scénarios. Comme lors de sa qualification à la dernière Coupe du monde disputée au Qatar, l’équipe nationale avait dû attendre la dernière journée à Blida en Algérie, pour gagner sa place dans le train réservé au bouquet de la phase finale après un match contre les Fennecs. De même, le chemin qui conduira le Cameroun à la CAN 2023 ne dérogea pas à la règle. Une qualification à l’arrachée, au bout du bout de la dernière journée contre le Burundi, après une défaite 1 but contre 2 devant la Namibie à Soweto en Afrique du Sud, et au terme d’un interminable jeu d’équations à mille inconnus.
Les six points arrachés aux Harambee stars du Kenya, les 11 et 14 octobre ont une saveur bien particulière. La qualification pour le rendez-vous de la crème du football africain en 2025 au Maroc, est d’autant plus belle, qu’elle survient au bout d’une interminable nuit noire où la bataille sans merci qui a pendant de longs mois opposé «églisiens» et «hioux»,respectivement les partisans de Samuel Eto’o le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et de Narcisse Mouelle Kombi le ministre des Sports et de l’Education physique, a régulièrement détérioré le label Lions indomptables et a failli ébranler l’édifice.
Le technicien belge, bien que déçu par les ingérences de la fédération dans son espace de travail, a su faire fi de la distraction pour se concentrer sur sa mission. «Marc Brys a fait preuve d’une grande résilience en maintenant l’équipe performante malgré les obstacles. Samuel Eto’o pourrait saisir cette opportunité pour revoir son approche, en laissant davantage d’autonomie à l’encadrement technique et en se concentrant sur les aspects administratifs. Si l’entraîneur parvient à maintenir les Lions sur cette trajectoire victorieuse, cela pourrait offrir à Eto’o une chance de redorer son image et de sauver ce qui semble être un mandat en déclin», pense Maturin Yondo, supporter averti des Lions indomptables.
Travailleur infatigable
D’autres observateurs pensent que cette qualification ne relève pas d’un simple Hazard, mais plutôt l’œuvre du sélectionneur belge qui a su redonner à l’équipe nationale son lustre d’antan. Depuis son intronisation, l’entraineur belge a enregistré 4 victoires, 2 matchs nuls en 6 matchs joués. Grâce à une combinaison unique de football basé sur la possession du ballon, de contre-attaques, d’exploits individuels, de pressing élevé et de défense intense, les Lions indomptables régalent à nouveau sur le terrain. «Le coach a l’œil du faucon et opère les bons choix. A l’image du coaching payant avec le remplacement de Kundé Malong et l’entrée en jeu de Boris Enow qui, d’un coup franc magistral, a permis au Cameroun d’obtenir son ticket qualificatif», salue Seydou, étudiant. Mais pas que, le technicien belge a le mérite d’avoir installé un environnement propice à la compétition avec une concurrence saine au sein de l’effectif : «Aujourd’hui on a au sein de cette équipe des joueurs qui méritent leurs places. Il n’est pas question d’appeler un joueur parce qu’il est parrainé par un tel ou un tel comme on nous avait habitués (…) à chaque regroupement vous voyez un nouveau joueur qui arrive et essaye de donner satisfaction», analyse Achille Chountsa, journaliste chef service sport au quotidien Le jour.
Il faut donc à présent profiter de la dynamique retrouvée, de l’embellie offerte par cette belle qualification pour capitaliser tous les acquis observés ces dernières années, notamment une meilleure condition de travail malgré tout, problème de primes relayé aux oubliettes pour préparer les prochaines batailles. Et ainsi, donner tort à ceux qui pensent que le plus difficile n’était pas de se qualifier, mais que le véritable enjeu du quintuple champion d’Afrique reste la conquête d’une sixième couronne continentale
Par Régis Belinga