Paix et sécurité : Paul Biya craint une guerre nucléaire
Le président de la République l’a évoqué dans son discours au corps diplomatique.

Chantre de la paix ! C’est la toge qu’arbore le président de la République, Paul Biya lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux tenue le 10 janvier 2025 au Palais de l’unité. Dans son tour d’horizon de la situation sécuritaire dans le monde en 2024, le chef de l’État camerounais est revenu sur les multiples foyers de conflits et tensions qui ont perduré ou surgi, en citant notamment l’Ukraine, le Soudan, le Liban, Gaza, Haïti et d’autres théâtres d’une tragédie humaine qui ne semble pas avoir de fin ayant régulièrement alimenté une chronique meurtrière dans les médias du monde entier. Tout en dénonçant le visage hideux du terrorisme qui perdure malgré les efforts collectifs, Paul Biya a exprimé sa crainte sur le risque d’une guerre nucléaire : «le spectre d’une guerre nucléaire qui aurait pourtant des conséquences effroyables sur l’avenir de l’humanité se profile désormais dans notre horizon incertain», a-t-il redouté. Avant de trouver que «notre monde semble parfois pris de folie et tangue au bord de l’abîme». Cependant il n’y a pas que le risque d’une catastrophe nucléaire qui préoccupe Paul Biya qui a tout aussi évoqué l’augmentation des cas de violence et de faim dont est victime une partie de l’humanité. «Des populations entières continuent de subir les affres des tueries, des mutilations, des destructions, des déplacements forcés et de l’exil», fait-il observer.
Consensus de paix
Face à tous ces défis, Paul Biya déclare que le Cameroun est disposé à apporter sa contribution à l’édification d’un monde plus pacifique, plus stable et plus prospère. « Il entend poursuivre dans cette voie, en agissant avec détermination aux côtés d’autres membres de la communauté internationale », s’engage le président camerounais. Le rôle des organisations internationales n’étant pas des moindres dans la recherche des solutions pacifiques, il a mentionné l’importance de l’Organisation des Nations Unies et son « rôle essentiel dans la recherche de solutions appropriées aux problèmes auxquels notre monde est confronté qui est la mieux à même d’amener le genre humain à surmonter ses passions, ses égoïsmes et ses antagonismes pour se recentrer sur l’essentiel, à savoir sa survie », souligne-t-il.
Ces conflits et problèmes de paix et sécurité évoqués par Paul Biya sont le résultat d’une multitude de facteurs complexes qui alimentent les tensions et qui pourront perdurer en 2025. En attirant l’attention de la communauté internationale, Paul Biya se rapproche du Forum économique mondial (WEF), qui dresse une carte des risques. Laquelle s’élargit sans cesse, suscitant de grandes interrogations géopolitiques qui influencent fortement les tendances de 2025.
«En ce début d’année, les gouvernements du monde entier sont contraints de réagir rapidement aux défis sécuritaires et environnementaux croissants. Ces problèmes surviennent dans un contexte géopolitique qui voit une désintégration de l’ordre international. Trouver un consensus est plus important que jamais», souligne le WEF.