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Vina : Trois personnes kidnappées

Alhadji Sahabo et ses deux enfants ont été enlevés mardi vers 21 h.  

Depuis la nuit de mardi, aux environs de 21 h, trois hommes lourdement armés ont fait irruption dans le domicile d’Alhadji Sahabo, 75 ans, et l’ont amené vers une destination inconnue. La même bande d’individus a également pris en otage ses deux enfants, Cheou et Hattabi, tous deux chefs de famille. «Depuis qu’ils sont partis, les ravisseurs nous ont appelés une seule fois pour nous dire qu’ils veulent seulement de l’argent. Ils n’ont pas précisé le montant qu’ils voulaient. Depuis lors, ils n’ont plus donné de nouvelles», renseigne un membre de la famille désemparé. Depuis l’annonce de cette prise d’otage, non loin de Tello et de Wassandé, dans le département de la Vina, les forces de défense sont aux trousses des ravisseurs. Cet enlèvement vient à nouveau soulever l’épineux problème des complices dans ce phénomène, qui résident dans les villages, voire au sein des familles. «Lorsqu’ils l’ont enlevé, les ravisseurs lui ont décrit tous ses mouvements effectués pendant toute la journée. Vous comprenez que ces faits et gestes étaient surveillés par quelqu’un qui le connaît très bien, car un étranger ne peut pas arriver dans un village et décrire tous vos mouvements», est convaincue une source proche de la famille.

En effet, le retour de la saison sèche dans la partie septentrionale du Cameroun est un facteur qui favorise les prises d’otages avec demande de rançons. Le département de la Vina dans l’Adamaoua, tout comme celui du Mayo-Rey dans la région du Nord, est un véritable foyer de prises d’otages. Déjà, la semaine dernière, quatre personnes ont été enlevées par une bande d’hommes armés sur la route Ngaoundéré-Garoua, non loin du village Sakdjé dans la région du Nord. Lors de ce kidnapping, un élément du Bataillon d’Intervention rapide (BIR) a pu s’échapper grâce à sa bravoure, après avoir désarmé un ravisseur. Bien avant cela, c’est le chef du village Lewouka, non loin de Dompta dans l’arrondissement de Touboro, qui a été pris en otage et reste en captivité jusqu’ici.

Pourtant, il y a quelques jours encore, le préfet du département de la Vina tenait une réunion sécuritaire dans les localités de Mbé et de Ngan-Ha, où il appelait les populations à plus de collaboration. «Cette rencontre autour de la sécurité vise tout simplement à sensibiliser et à mobiliser les acteurs locaux pour combattre efficacement l’insécurité grandissante. Nous étions d’abord à Mbé et aujourd’hui nous sommes à Ngan-Ha. Je vous exhorte, populations, à plus de collaboration, afin que nous puissions tous ensemble tordre le cou à ce phénomène de prise d’otages avec demande de rançon qui appauvrit davantage nos villages», avait lancé Valeri Norbert Kuela, préfet de la Vina. Malheureusement, le message de l’autorité administrative n’est pas encore bien passé.

Par Francis Eboa

LDS

L'Oeil du Sahel est le quotidien spécialisé dans l'actualité du Nord-Cameroun. Son directeur de publication est Guibaï GATAMA

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